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Dépistage du VIH : une stratégie revue et modifiée

29-11-2011

Quel est l’enjeu des recommandations sur le dépistage de l'infection par le VIH?

L’enjeu est de réduire le retard au dépistage qui persiste en France. En effet, si notre pays est au second rang des États d’Europe de l’Ouest pour le nombre de sérologies VIH qui y sont pratiquées, près du tiers des personnes dépistées le sont trop au second rang des États d’Europe de l’Ouest pour le nombre de sérologies VIH qui y sont pratiquées, près du tiers des personnes dépistées le sont trop tardivement, alors qu’elles sont déjà au stade sida et/ou que leur niveau de lymphocytes CD4 est inférieur à 200/mm3. Ce retard affecte de façon plus particulière les groupes de population qui ne se considèrent pas comme « à risque » : personnes de plus de 40 ans, celles qui ont des rapports hétérosexuels, celles qui vivent en couple et celles qui ont des enfants. Avec l’apparition de moyens thérapeutiques ou prophylactiques efficaces, le retard au dépistage a des conséquences majeures en termes de morbidité et de mortalité.


Le fait d’être pris en charge de façon tardive multiplie le risque de décès par 13 dans les six premiers mois, et ce sur-risque persiste pendant quatre ans, par rapport aux sujets pris en charge plus précocement.

Les recommandations sur le dépistage du VIH préconisent de proposer un test à l’ensemble de la population âgée de 15 à 70 ans”.

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Les recommandations introduisent elles des nouveautés pour la pratique des médecins généralistes? 

Oui, il s’agit de nouveautés importantes pour leur pratique. Jusqu’à présent, la stratégie reposait sur la promotion de la démarche volontaire individuelle de dépistage et sur le dépistage ciblé des populations considérées comme plus à risque. Les nouvelles recommandations préconisent de proposer un test de dépistage à l’ensemble de la population âgée de 15 à 70 ans, hors notion d’exposition à un risque de contamination ou caractéristique particulière. Sur ce point, le médecin généraliste a un rôle crucial à jouer. Chacun doit pouvoir, dans la population générale, connaître son statut sérologique vis-à-vis du VIH. Cette connaissance
peut être à l’origine de bénéfices importants, individuels mais aussi collectifs, en termes de réduction du risque de transmission par la mise sous traitement des personnes infectées. Proposer à toute la population de 15 à 70 ans de réaliser une sérologie VIH va permettre de détecter les infections méconnues. Selon le Conseil national du sida, 40 000 personnes infectées par le VIH en France ignorent leur séropositivité. L’objectif est aussi de modifier le regard porté sur le dépistage de l’infection par le VIH.



Quelle est désormais la conduite à tenir pour les groupes de population à risque ? 

 
Hors circonstances particulières, il est recommandé de proposer un dépistage une fois par an aux hommes multipartenaires ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, aux usagers de drogues injectables ainsi qu’aux personnes originaires d’une zone de haute endémie, comme l’Afrique subsaharienne ou les Caraïbes1.

Comment le dépistage peut il être encouragé ? 

Les recommandations rappellent le rôle majeur du médecin généraliste pour encourager et faciliter le recours volontaire et individuel au dépistage. Elles proposent également que la réalisation du test de dépistage puisse se faire directement dans les laboratoires d’analyses de biologie médicale, sans prescription.

 1. Pour les personnes hétérosexuelles qui ont eu plus d’un partenaire sexuel au cours des douze derniers mois, les personnes en situation de prostitution et celles dont les partenaires sexuels sont porteurs du VIH, la périodicité du dépistage n’a pas été définie. 

Biblio : FOCUS – HAS Actualités & Pratiques – N° 18 – Avril 2010  - Dr Olivier Scemama adjoint au chef du service évaluation économique et santé publique – HAS

 

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